- j'arrête le train
: dans cette journée destinée au tourisme à Gdansk, on aura quand même
fait cinquante kilomètres à vélo. En effet, on a décidé de sortir de
Gdansk en train et faire étape à Orszyzs avec un motif avouable : la
sortie d'une mégalopole : Gdansk est en effet la deuxième concentration
urbaine de la Pologne. De Gdynia à Gdansk, c'est tout droit et le
premier grand bâtiment qu'on rencontre, c'est la gare de Gdansk : elle
est un peu au-delà de la grande route qui la longe et de la ligne de
tramway, ce qui nous oblige à passer par des couloirs souterrains et surtout des
escaliers pour l'atteindre. On finira en cours de journée par trouver
l'ascenseur qui nous évitera de monter et descendre les escaliers avec
nos vélos. Billets achetés pour un train à 16 heures, bagages casés,
promenade à pied dans le centre ville avec nos vélos : on a du temps
devant nous.
Le
train est annoncé quai n°2 : on est en avance, on se renseigne sur quel
côté du quai, un train arrive quelques minutes avant l'heure dite et il
est bien indiqué notre direction sur le wagon 14 : on monte vélos et
bagages dans l'étroit couloir (opération compliquée nécessitant beaucoup
d'énergie), on les cadenasse et je me rends au
compartiment indiqué sur le billet; le train part; une dame me fait
comprendre qu'elle est bien à sa place au numéro de la mienne indiqué
sur mon billet :
les autres passagers regardent ce dernier. Catastrophe! nous sommes
dans un train qui "vient" de Orszyzs. Le train vient d'arriver dans la
gare suivante, mais il redémarre déjà doucement, je me précipite à la
porte qui se ferme, mais je rouvre de force... Ce qui a pour effet
d'arrêter immédiatement le train; le contrôleur est dans le wagon qui
suit : je lui crie qu'on s'est trompé, il siffle : on descend en panique
les vélos et
les bagages en les jetant sur le quai, sans en oublier un seul. Ce
contrôleur retourne alors la pancarte de direction du wagon !!! Sympa.
Entretemps,
le train a déjà fait plusieurs kilomètres depuis la gare centrale :
retour à celle-ci à vélo, renégociation des billets avec l'aide du
sourire d'Alain qui remonte ainsi la file d'attente pour un autre train
à 19 heures.
Ce
coup-ci, on est attentif : c'est le quai à droite qui va dans la bonne
direction. Un train inter-cités est annoncé quelques minutes avant
l'heure dite nous laissant le temps de rentrer nos vélos ( le quai et le
train sont à même niveau) : on est serrés comme des sardines; un
contrôleur arrive et sourcille en lisant notre billet, mais elle ne
parle que le polonais. A nouveau,
nous ne sommes pas dans le bon train et une bonne âme nous dit en
anglais que nous devons descendre de ce train qui ne va pas à notre
destination et prendre le suivant dans la prochaine gare,... mais il ne
sait pas sur quel quai il va s'arrêter. Re-panique : le train qu'on doit
prendre et qui suit celui où on est, arrive déjà en gare et nous devons
sortir les vélos et les bagages, monter des escaliers, prendre un
couloir et en descendre d'autres pour atteindre le quai d'en face :
quelqu'un nous précède gentiment,
nous aide à monter les vélos et va prévenir de notre arrivée. On a pensé
aussi que le contrôleur avait peut-être déjà téléphoné au chef de gare
pour lui annoncer notre arrivée et nos complications. On finit par tout
installer dans ce dernier train, enfin s'asseoir et rouler jusque notre
destination.
Autant
vous dire que lorsqu'on prendra le bus à Kaunas pour nous rendre à
Riga, nous vérifierons plutôt deux fois qu'une l'endroit où nous
prendrons celui-ci et là, cette fois, on ne s'est pas trompés !...mais c'était plus simple sans l'ambigüité du quai.
- la collation du midi :
au départ, on avait de bonnes intentions, pour rouler, il faut manger:
un sac de patates ne tient debout que s'il est rempli, dixit la voix
populaire. Mais au fil du temps, ce fut plus frugal et on n'avait pas
l'intention de se mettre à table tous les midis. C'est donc
généralement dans les entrées des supermarchés, des supérettes et,
finalement, des épiceries qu'on déjeunait de sandwiches prêts ou
préparés : si des chiens nous avaient accompagnés, on nous aurait
certainement éloignés de tels endroits Mais cela ressemblait plus à
l'ingestion de carburant qu'à de la grande cuisine, mais nous obligeait à
une véritable pause, debout ou assis sur des paniers de courses.
Certains repas du soir se sont ainsi déroulés, car arrivés trop tard.
- les arrêts chez l'habitant : à Bistupiec, on ne trouve pas immédiatement un endroit pour loger, mais on nous indique un hostel à quelques kilomètres plus loin. Alain a négocié un petit déjeuner avec un peu de mal car l'ambiance entre le propriétaire et sa fille est un peu tendue. Au petit matin, le petit déjeuner est bien servi, mais on sent que le propriétaire "fait encore la gueule"... Quand Alain glisse les billets de banque sur la table, le sourire lui revient soudain et il se sent obligé de nous souhaiter un au-revoir appuyé sans doute sincère, mais on se pose encore la question...
la cabane : cette fois, nous profitons d'une petite route entre Riga et
Parnu. C'est très calme, les maisons et les jardins sont très bien
entretenus et les hôtels discrets. A un moment, sur la façade de ce qui
pourrait ressembler à une mairie, le logo d'un lit nous suggère de nous
arrêter : l'endroit est idyllique, il fait beau et la mer est à deux
pas. Je me serais bien arrêté, mais Alain est déjà loin. Il commence à
se faire tard et on commence à chercher un hôtel : la tête dans le
guidon, Alain ne voit pas les entrées de deux hôtels, toujours aussi
discrètes. On roule vers une petite ville, mais arrivés sur place, pas
de petite ville, mais un simple groupement de maisons. Il y a bien un
hôtel, mais il est fermé. On interpelle un jeune homme qui se renseigne
et prend sa voiture pour aller voir à quatre kilomètres plus loin si
l'hôtel suivant est ouvert. A son retour, on devine vite qu'il est, lui
aussi fermé, mais il nous annonce qu'un de ses voisins loue des lits. Il
nous y amène... et disparait, service rendu . Les propriétaires nous
accueillent et
nous montrent la cabane où se trouvent les lits. On l'appelle ainsi,
parce qu'elle donne l'impression d'être posée en hauteur sur pilotis. Il
n'y aura pas de repas du soir, mais il y aura des pâtisseries restantes
et disponibles en compensation. Un cycliste est là qui, lui, sur la
route, dort dans
un hamac et dispose des fameux capteurs solaires sur son vélo. Le petit
déjeuner du lendemain matin effacera le manque de calories de la veille :
omelette, légumes dont l'inévitable concombre, et pâtisseries. Cette
anecdote, c'était juste pour dire qu'au delà parfois des difficultés ou
déconvenues, il y généralement un rayon de soleil inattendu qui vient
remplir notre besace de souvenirs heureux.
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